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Astrit Leka - 70 ans d’engagement pour la liberté, les droits de l’homme et la démocratie
E premte, 29.05.2009, 05:56 PM
Astrit Leka - 70 ans d’engagement pour la liberté, les droits de l’homme et la démocratie
Astrit Leka est un intellectuel albanais qui a derrière lui 70 ans de vie active, un combat perpétuel pour la liberté des peuples, les droits de l’homme et la démocratie. Juste le 4 avril 1939, à l'âge de 14 ans, élève du Lycée Français il s’est inscrit volontaire pour combattre l’agression fasciste de l’Albanie par l’armée de Mussolini, mais non admis à cause de son jeune l’âge, son frère , lui, à 16 ans le sera.
En 1941, à 16 ans, il quitte le collège à Florence pour rentrer en Albanie et s’engager dans la Lutte nationale de Libération contre l’occupation fasciste et celle nazie allemande. Il a bien combattu dans les brigades partisanes et surtout comme un des chefs les plus fameux des guérillas en Albanie. Il a participé à plus de 44 actions de guerre. Sa résistance prenait des formes bien particulières comme celle en 1943 d’envahir les entrepôts de la banque nationale de Durrës. Non pas pour y voler de l’argent, mais mettre main basse sur la laine rare et chère à l’époque entreposée par les Allemands comme matière première stratégique pour affronter le froid sur le front russe. Cette action a protégé 15 mille partisans albanais durant l’hiver rigoureux de 1943-44. Par la suite, le circulaire du Général, baron Von Thüngen, commandant des Forces allemandes d’occupation en Albanie exigera l’arrestation de « Alarik », le nom de guerre de Astrit Leka. Ce commandant des opérations pouvait se targuer d’avoir mené des opérations de grande envergure en Albanie y compris le Kosovo, la Macédoine alors sous occupation bulgare,le Monténégro et même la Serbie.
La commission du concours du meilleur livre publié à l’occasion du quarantième anniversaire de la fondation du Parti communiste d’Albanie a conféré l’unique prix à un drame publié par le grand artiste albanais Ndrek Luca ayant comme sujet un des exploits de guerre que Astrit Leka avait réalisé, mais qui juste a cet anniversaire continuait à purger une peine d’ennemi du peuple.
A la libération, décoré de guerre, ayant reçu le prix d’un des meilleurs bacheliers d’Albanie en 1945, il ne s’est pas coulé dans le moule communiste sous l’ère Enver Hodja, son ancien professeur qui connaissait bien son élève et son compagnon courageux de résistance qu’il retrouvera opposé
à lui. Après 12 ans d’études universitaires et ces trois diplômes obtenus sans jamais fréquenter les cours, il devait travailler pour assurer le pain quotidien ayant été exproprié de tout, et le comble, également à son son père, illustre juriste à qui on ne permettait pas d’exercer sa profession. Il ne se résoudra jamais à plier sous la férule communiste. Persécuté, et même déclaré “ennemi du peuple”, pour n’avoir pas été soumis à faire une autocritique suivant l’exemple de quelques recteurs chinois d’alors, on lui a attribué d’avoir mené une « activité hostile » en 1967, durant l’imitation de la révolution culturelle chinoise en Albanie en 1967.
Il ne se soumet pas. Selon le code pénal on devait le condamner à plus de 20 ans de prison ferme ou le décapiter. Enver Hoxha et les autres dirigeants d’Albanie ses anciens compagnons de guerre, connaissant bien ses convictions anticommunistes et sachant bien qu’il n’aspirait pas à prendre leur place, comme d’autres qu’ils avaient déjà décapités, lui ont commué la peine aux travaux forcés, éloigné de tout travail intellectuel, pour toute la vie. Les autorités ont toléré de le laisser donner des leçons privées en français, italien, espagnol et portugais. Leurs fils ayant été ses étudiants. Cela lui a permis de survivre dans ce régime aberrant pendant 23 ans.
Monsieur Leka ne prétend pas avoir enfreint les lois de la dictature communiste. D’ailleurs il aurait été le premier à être exécuté, parce qu’il avait donné des preuves d'homme d'action et de courage. Il reconnait n’avoir pas obéi en réécrivant l’histoire comme les communistes l’on dictée, durant la période où il travaillait comme collaborateur scientifique de l’Institut des Sciences d’Albanie (1947-1954), dit le plus ancien historien diplômé d’Albanie encore en vie. En 1990, l’Albanie communiste veut donner des signes de libération après la décapitation du couple Ceaucescu. On délivre un passeport à Leka, qui à l’âge 65 ans malgré son complexe naturel d'infériorité de l’intellectuel enfermé durant un demi siècle dans un pays cloisonné comme l’Albanie et qui a osé défier les intellectuels de l’Ouest. Une folie ! Après un périple aux USA, au Canada et dans plusieurs pays de l’Europe, Leka décide de venir vivre en Suisse, à Genève, précisément aux Pâquis en 1990.
Il remercie le Doyen de la Faculté de Justice à la New-York University le Prof. Greenberger, qui lui a offert le poste de bibliographe, grâce aux langues qu’il possédait et que le régime communiste n’avait pu les lui arracher de son cerveau. En Suisse il remercie le Prof. Hans Meier, Recteur de l’Université de Fribourg qui l’a apprécié le premier en 1991. En effet après une collaboration il lui a écrit : « Vos connaissances, vos grandes activités, ainsi que votre personnalité font que notre Université serait honoré de pouvoir s’attacher à vos service… ». Le Secrétaire d’ Etat pour la science et la recherche le Prof. H. Ursprung après l’avoir connu lui recommande d’écrire son nom comme référence dans chaque lettre adressée aux autorités suisses. Un grand merci doit aller aussi à lui, précise Monsieur Leka. En effet ce sont eux qui l' ont encouragé à continuer de consacrer les années de vie qui lui restaient, à la liberté, à la paix et aux droits des peuples de tout le monde, surtout à Genève internationale.
Comme première activité, il a fondé, à Genève, l’Association Internationale de Solidarité pour le Développement des Pays de l’Est, SOLIDEST, grâce au soutien d’importantes personnalités des ONG Suisses et Internationales, de parlementaires de Genève et des membres du Conseil d’Etat qui ont soutenu ses projets lancés vers les Pays de l’Est .
Toute cette intense activité déployée en Suisse, un pays démocratique, pour Leka, un étranger ce qui n’a pas été si facile pour lui, bien au contraire. Leka remercie la Suisse de ne lui avoir jamais entravé ses activités en faveur de la liberté des peuples et surtout des Albanais des Balkans, mais reproche à une partie des autorités suisses le mauvais traitement de son dossier personnel. A cela il donne une explication . Les attaques faites contre lui par les forces ouvertes et obscures qui étaient contre la cause des droits de l’homme et surtout la liberté des Albanais de tout joug national. Et aussi l’activité illicite de milliers de jeunes albanais qui les ont déshonorés. On a mis injustement tous les Albanais dans le même sac. Je pense qu’ici il faut chercher une dose de xénophobie et de racisme. Dommage!
Monsieur Leka, toujours combatif a demandé à l’ancien chef du Département de justice et police Monsieur Christophe Blocher de nettoyer cette bureaucratie et la pourriture de son Département concernant le traitement de son dossier. Voilà la réponse : « Le Département de justice et police confirme que ni votre probité ni la valeur de votre engagement politique en faveur de la paix, des droits humains ne sont mis en cause ». Merci ,trop tard dit Monsieur Leka. Le Président de la Confédération Samuel Schmid écrit à Monsieur Leka : « Votre combat, votre ténacité vous font honneur. Des erreurs d’appréciation auraient été commises à votre encontre. Je vous soutiens .»
La cheffe du Département des Affaires étrangères écrit à Monsieur Leka : « Votre engagement au sein de la Fédération Mondiale des Anciens Combattants pour soutenir le processus de paix au Proche Orient ,dans le cadre de l’Initiative de Genève et apprécié .»
Malgré ses 84 ans, Astrit Leka a déjà parcouru tous les continents, du sud au nord. Dans ces Forums, Congrès, Assemblées, colloques, symposiums etc. il s’est entretenu avec des dizaines de Présidents du monde, des dizaines de Premier-ministres, des centaines de ministres et de députés du monde entier. Bien sûr avec plus d’intérêt pour des personnalités scientifiques et culturelles et des Prix Nobel pour renforcer l’efficacité son activité pour la liberté, la paix et une meilleure connaissances entre les peuples durant ces 70 ans de vie active et tourmentée, qu’il présentera bien documentée dans ces mémoires qui paraîtront prochainement, " si je ne les emporte dans la tombe comme plusieurs de mes compagnons d’autrefois " , ajoute Monsieur Leka en souriant.
En 2003 Monsieur Leka a été assigné conseiller général de la Fédération Mondiale des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, à Johannesburg à l’Assemblée générale de La FMAC-Paris, avec 30 millions d’adhérents. En 2006 il a été élu Vice-Président de la Confédération européenne des Anciens Combattants et victimes de Guerre, CEAC-Paris. Son pays l’Albanie démocratique, a reconnu ces mérites de guerre et son opposition au communisme après la débâcle du régime communiste. Des dizaines d’articles écrits par les plus prestigieux journaux des dizaines d’émissions télévisées, des livres écrits sur sa vie, une procédure entamée pour lui conférer le doctorat honoris causa font partie de cette réhabilitation morale de cette personnalité qui ne s’est pas soumise durant plus de 50 ans aux souffrances subies.
Monsieur Astrit LEKA un des premiers volontaires de la Deuxième Guerre mondiale encore en vie a été décoré durant la rencontre des Anciens Combattants de l’Est et de l’Ouest en mai 2005, où il a eu l’honneur de parler au nom de la Délégation de la Fédération mondiale à la réunion académique. Il a été décoré lors de la rencontre des Anciens Combattants de l’Europe à Prague en 2006.Il a été décoré par l’Argentine en 2007 . Et finalement l’Albanie a conféré deux décorations, dont un ordre d’or par son « ennemi du peuple » d’autrefois. Monsieur Leka, qui n’a jamais porté les 3 décorations de la Deuxième Guerre mondiale en Albanie durant le régime communiste peut les porter, aujourd’hui, après 60 ans avec celles du 21-ème siècle et les futures à venir, en cours.