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Alfred Papuçiu: Les Albanais et la double nationalité
E enjte, 30.04.2009, 05:32 PM
Les Albanais et la double nationalité
Alfred Papuçiu
La Suisse accueille dans son territoire de 41 293 km carré et avec un nombre d’habitants de presque 7 millions, à peu près 200 000 albanais, ainsi qu’un nombre considérable d’italiens, d’allemands, de portugais, d’espagnols, des africains et des peuples d’autres pays. La Suisse est une confédération et dans ce petit pays, qui n’a même pas le double de la superficie de l’Albanie, travaillent et vivent en harmonie des habitants qui s’expriment en quatre langues nationales : l’allemand, français, l’italien et romanche. Les autorités de Genève, avant quelques années ont accepté le buste du héro national albanais, Skanderbeg qui est érigé près du lac Léman, à coté de l’Organisation Mondiale du Commerce. Les italiens à Rome regardent chaque jour le monument du héro national albanais à “ Piaca di Skanderbeg ”. Des efforts ont été faits pour ériger le buste de Skanderbeg à Londres, à Paris, New York et même en Allemagne où vivent des centaines de milliers d’albanais. Et peut-être un jour nous ou nos générations futures verront ce rêve réalisé.
Mais à part d’une telle possibilité, comme symbole de l’amour de la patrie et de la nation albanaise, cela serait plus propice qu’on aborde aussi le problème de la double nationalité. Je m’exprime plus en détail : pourquoi quelques Etats obligent les albanais, mais aussi les étrangers de renoncer à leur nationalité ? Ce problème est d’actualité pour tous les peuples des nations qui sont obligés de trouver un toit, un refuge ailleurs que dans leurs pays, à cause de la guerre, des hostilités, des problèmes raciaux, ethniques, etc. La Suisse dans cette direction donne un exemple très positif. Un petit pays très démocratique et prévoyant : grâce à sa législation, même si je me suis fais naturaliser suisse pour laquelle je suis très reconnaissant à la Suisse, je peux, comme des centaines de milliers d’étrangers qui habitent dans la Confédération helvétique, garder la nationalité de mon pays d’origine : l’italienne, espagnole, portugaise, albanaise, somalienne, turque, sri lankais. Donc en Suisse quiconque peut avoir la double nationalité. Un pays qui a quatre langues nationales, respecte aussi les citoyens des autres pays qui ont choisi la Suisse comme leur deuxième pays.
Qui a aidé plus que d’autres les albanais du Kosovo pendant la période de la guerre de 1999, où des centaines de milliers de kosovars ont été accueillis à bras ouverts en Suisse et ont eu recours souvent pour la première fois aux soins médicaux des médecins humanistes suisses. Une partie d’eux ont pu regagner leur pays, dans le cadre du programme au retour de la Suisse. Des centaines de milliers de kosovars ont été hébergés dans les maisons neuves au Kosovo, des paysans et des éleveurs suisses ont donné gratuitement de leurs produits et des vaches pour ce pays des Balkans dévasté par une guerre inutile. Ce sentiment ne sera jamais oublié par les centaines de milliers d’albanais ou d’autres étrangers qui vivent en Suisse, qui respectent leur pays d’adoption, qui travaillent honnêtement et qui ne font pas partie de ces groupuscules qui nuisent à la réputation de leurs compatriotes et se livrent à la vente de la drogue, ou je ne sais pas quoi…Se comporter d’une manière saine envers le peuple et la nation qui t’a donné refuge, travail et tous les droits fondamentaux est lié avec la responsabilité que sent chaque albanais honnête, européen, africain, arabe, cultivé, pour le destin des autres peuples du continent et du monde.
La Suisse fait tout pour les albanais et les autres ressortissants étrangers pour sauvegarder leurs langues, leurs coutumes, cela serait bien que d’autres pays suivent cet exemple. Parce qu’un jour, la deuxième et la troisième génération voudrait retourner dans le pays de ses parents, pour vivre ou même rester quelques années. Mais si on nie la nationalité d’origine à tous ces étrangers qui sont installés en Europe ou ailleurs, pour des raisons économiques ou politiques, cela voudrait dire qu’un jour leurs enfants et leurs petits enfants ne sauront plus d’où ils viennent.
Cette question que j’ai soulevée dès le début, est liée avec la question de la double nationalité. Nous sommes fiers d’être albanais, comme les italiens, ou les chinois, installés depuis des décennies aux Etats- Unis et qui ont leur quartier “ italien ”, ou “ chinois ”, leurs journaux, garde leur nationalité. La même chose est arrivée à tous les peuples et des générations qui ont été obligés de quitter leur pays pour une raison ou une autre. Ce phénomène est courant non pas seulement dans les pays en transition mais aussi des pays riches.
C’est pourquoi, je ne partage pas la même opinion avec cette étudiante albanaise qui pendant un colloque récent organisé à l’Université de Genève concernant la Constitution albanaise, a exprimé en confidence qu’elle a été pour quelques années dans un pays étranger et selon elle, là-bas les albanais avaient accepté de leur gré la nationalité de ce pays, en abandonnant celle albanaise. Elle pourrait mieux dire que les albanais comme les peuples des autres pays, pour une raison ou une autre ont été obligés de renoncer à la nationalité de leur pays d’origine. Ils n’avaient pas d’autres choix, parce que le pays d’adoption ne leur donne pas la possibilité comme la Suisse et d’autres pays d’avoir la double nationalité.
Des centaines de milliers d’albanais éparpillés dans les quatre coins du monde, ne peuvent pas accepter un jour disparaître comme tels. Eux, et les générations futures ne peuvent pas nier que leurs racines soient rayées de l’histoire de l’humanité. C’est une grande question de principe pour des nations entières, si elles doivent exister encore au 4-ème millénaire.
Personnellement je pense qu’ un albanais honnête, comme un suisse, italien, allemand, portugais, français, africain, n’accepterait jamais de son gré la renonciation d’être reconnu celui qui a rejeté son identité en tant que ressortissant de son pays d’origine. L’Albanie est une vieille nation, qui a sauvegardé sa propre langue, les mœurs, bien qu’elle ait été envahie pendant des décennies par des occupants étrangers. Tout ce qui a été bien pendant des siècles, a été transmis de génération en génération, qu’un jour ces générations puissent rentrer dans leur terre riche, au bord de l’Adriatique et de la mer Ionienne, dans les plaines fertiles de Myzeqe, de Kosovo, ou dans les grandes montagnes.
Heureusement il y a dans le monde des pays qui ont une démocratie exemplaire et une législation adéquate et contemporaine comme la Suisse qui respecte l’origine et les racines des ressortissants étrangers qui ont choisi de vivre même temporairement ou pour toujours dans la terre helvétique, avec des gens travailleurs, heureux et qui ont une vision claire de l’avenir.