Zemra Shqiptare

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Alfred Papuçiu: L'histoire du fermier américain - Rhodes et ses hommes

| E merkure, 08.07.2009, 04:23 PM |


L'histoire du fermier américain

Alfred Papuçiu

Ce jour là, nous étions invités à aller à la ferme d'un ami qui habitait à des dizaines de kilomètres de New York. Après cette semaine fatigante dans les commissions de l'ONU, c'était une distraction que nous ne pouvions pas refuser. Nous étions habitués à sortir  quelque part à  New York chaque week-end, une ville extraordinaire non seulement pour les gratte-ciels, mais aussi pour le Central Parc qui donnait de l’oxygène à cette ville gigantesque, où l'un courait, même s’il ait beaucoup mangé, l’autre avait mis un pardessus, bien que le ciel ait été seulement un peu gris et personne ne pensait qu'il y aurait de la pluie, un autre qui embrassait son amante. C'était un plaisir pour moi de sortir à New York et bien que mes enfants et la famille  me manquent à ce moment, c'était un repos particulier pour moi. Souvent, en intimité, je discutais avec un collègue : " Quand notre pays sera –t-il comme celui- ici ?". Je me rappelle, une fois quand j'allais au travail dans la ville où j'habitais, c'était le début du mois de septembre, j'avais mis le pardessus et quelqu'un m'avait arrêté : "Eh ! Monsieur, pourquoi as- tu mis le pardessus. Personne ne l'a encore mis". Je l'ai vu, mais je n'ai pas répondu et j'ai continué le chemin. Je ne voyais pas pourquoi continuer cette mesquinerie où l'un ou l'autre voulait intervenir sans raison dans ce qui était intime, même en ce qui concerne la manière de s'habiller. Tandis qu'ici en Amérique, chacun agit et pense selon son désir, naturellement sans passer les normes de la citoyenneté.                                  

            Revenons à notre départ : la ferme hors de New York, ce week-end de l'année 198... Vers "Washington City", une petite ville près de laquelle était Washington en miniature. Quand nous nous sommes approchés de la ferme, c'était une vue merveilleuse.  Des champs de maïs immenses. Près d'une maison de deux étages, était l'étable des vaches. Tout était mécanisé. Le propriétaire, un homme sympathique qui avait terminé ses études comme instituteur dans son pays, aimait le métier qu'il appliquait ici. Nous nous sommes assis autour d'une table avec des plats et des boissons abondantes.                                                                  

Après un moment de discussion et de souvenirs de notre pays, notre ami nous a présenté un jeune fermier américain, d'une trentaine d'années. Il nous a salués avec son accent américain caractéristique. Il était sympathique et on a remarqué qu'il adorait la profession de fermier. Il nous a raconté qu'il travaillait beaucoup, qu'il avait des problèmes avec les grandes entreprises concernant la production du lait, mais qu’en général tout allait bien.                                   

La discussion était honnête et à un moment donné on a parlé des Américains, de leur tempérament et de la belle ville de New York. Le jeune fermier, quand on lui a posé la question s'il avait la possibilité de rester ici ou d'aller à New York quelle serait sa préférence, a répondu :

- A vrai dire, je ne suis jamais allé à New York. Je n'ai pas de raison d'y aller. Ici la vie est meilleure, plus calme et moi j’y suis habitué. Peut-être, après quelques années j'irai la voir, mais pour le moment j'ai beaucoup de travail et je ne peux pas laisser les travaux de la ferme. Aussi, il faut dire qu'il me suffit de sortir pour avoir tout de suite les pieds dans les labours, les près, les champs. J'aime ce contact avec la nature et rien au monde ne peut me le substituer".       

Stupéfaits, nous voyions ce fermier et sans savoir la discussion s'est penchée vers la beauté de la vie dans la ferme, près de "Washington City".                 

1989    


Rhodes  et ses hommes

Alfred Papuçiu

J’étais à Rhodes, pour participer à une conférence internationale. J’étais sorti en ville, après deux jours de réunions sans interruption, dans les salles d’un hôtel luxueux. Je voyais cette belle ville, au bord de la mer, avec ses immeubles caractéristiques, avec les boutiques pleins de souvenirs pour les touristes, ainsi que des gens paisibles qui nous saluaient, bien qu’on ne les connaisse pas. Dans mes mains j’avais des souvenirs pour mes proches, surtout pour mon fils et ma fille qui aiment de les apporter quelque chose des pays où je me rends pour visite de temps à autres.

            Le soir d’avant nous étions restés très tard, dans la terrasse de l’hôtel, à la réception organisée par les amis du pays à notre honneur. Nous avons mangé les mets caractéristiques et nous avons bu l’ouzo grec, ainsi que nous avons entendu et nous avons chanté avec plaisir les “ bouzouki ” grecs.

 J’attendais le bus qui pouvait m’amener à l’hôtel. J’étais en retard et de temps en temps je regardais ma montre. En ce moment, quelqu’un m’a approché. C’était un habitant de Rhodes qui avait remarqué que j’étais pressé et qui m’a dit dans un parfait anglais : “ Monsieur, est –ce que je peux vous aider ”.

J’ai vu qu’il avait une moto et je lui ai dit : “ Je voudrais arriver le plus vite possible à l’hôtel, parce que la réunion commence bientôt mais le bus n’apparaît pas ”. Il m’a répondu : “ Ne vous inquiétez pas, je vous amène là-bas en dix minutes ”.

Je suis monté dans la place arrière de la moto et après un moment nous sommes arrivés. Je voulais donner quelque chose au monsieur juste pour le remercier pour  la promptitude. Il a souri mais il n’a pas accepté. Seulement il m’a dit : “ C’est un honneur pour moi d’aider un visiteur étranger qui a aimé ma ville et qui est venu passer quelques jours ici ”.

 Un sentiment  élégant pur d’un simple homme d’une ville qui grâce à ses beautés, mais à sa tranquillité, à l’aide que donnent ses habitants, attire sans arrêt des milliers de visiteurs étrangers…

1991